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Publié il y a 2 ans

besançon, histoire du 19° siècle

À la fin du 19° siècle s’est érigée à Besançon une véritable institution. Les Bains Salins de la Mouillère-Besançon, un complexe composé d’un établissement thermal, d’un casino, d’un hôtel et d’une salle de spectacle furent à cette époque la vitrine de la ville. Besançon a ainsi été respectée dans toute la France pour cette institution moderne, luxueuse et festive à tel point que la ville fût, pendant de nombreuses années, connue et renommée officieusement sous le nom de Besançon-les-Bains.

Plan de construction du Casino et des Bains

Plan du site de la Mouillère

Le projet émergea dans l’esprit de deux ingénieurs Franc-Comtois, Boyer et Résal, au milieu du 19° siècle, lorsque ceux-ci découvrirent un gisement salin dans la petite commune de Miserey, située à quelques lieux de Besançon. Très vite rejoints par un certain Achille Vialatte, promoteur parisien qui devint rapidement la tête de liste du projet, et soutenus par le conseil d’administration de la ville, la Compagnie des Bains Salins de la Mouillère fût créée en 1891. Le projet est ambitieux, et bien que les dépenses furent revues à la baisse dès 1890, une année avant même la pose de la première pierre, l’ensemble du complexe fût achevé en à peine moins de trois ans, non sans quelques difficultés.

En effet, la baisse de budget força Achille Vialatte à utiliser des matériaux de construction jugés de trop mauvaise qualité par les ouvriers du chantier. Ceux-ci, d’origine italienne pour la grande majorité, furent pris pour cible d’attaque raciste par plus de 1500 manifestants réclamant leur renvoi et demandant d’engager des travailleurs français. Cette manifestation fût prise au sérieux et força la Compagnie à se plier à la revendication.

Malgré cela, le complexe, une fois achevé, avait tout pour attirer la plus grande clientèle bourgeoise de tout les recoins de la France. Les lignes de chemin de fer nombreuses permettaient de rejoindre la ville facilement. L’emplacement du terrain était idéal, situé juste en face d’un somptueux parc, et juste en dehors du centre ville historique, bastionné et militarisé. Les aménagements des différents établissements du complexe étaient dotés des équipements les plus modernes qui pouvaient se faire à l’époque. Les médecins louaient la qualité indéniable des eaux salines et leurs bénéfices sur la santé. Les bâtiments ont bénéficié des plus grands soins architecturaux.

Publicité médicale pour les eaux salins

L’établissement des Bains développait sa façade sur une longueur de 52 mètres, et couvrait une surface de 2000 mètres carrés. On y accédait par un péristyle ouvert à arcades soutenu par des colonnes de marbre rose de Sampans. Ses quatre pavillon d’angle étaient tous coiffés de dômes et reliés par des galeries de promenade. Le Casino, avec ses façades asymétriques, était décoré de céramiques de couleurs vives, d’ornements en bronze et de sculptures. Au centre de celui-ci ce tenait la grande salle de restaurant s’étendant sur près de 350 mètres carré, ornée de grands panneaux peints par les maîtres-paysagistes franc-comtois, sous un plafond de style Renaissance orné de caissons et de poutres qui soutenaient des statues chimériques.S’accompagnant de tout ce luxe, diverses activités étaient proposées aux baigneurs, tels un salons de lecture, un fumoir, une salle des fêtes, une salle de jeux de style grec, un divan japonais, et bien plus encore.

Malheureusement pour la Compagnie des Bains, le déclin du complexe salin devint rapidement une réalité au début du 20° siècle. Entre 1912 et 1913, l’établissement n’employait plus que 18 salariés. En 1931, faute de recettes suffisantes, le bâtiment des Bains fût racheté par la ville, et en 1967, celui-ci fût démoli. Aujourd’hui seuls résident encore le Casino et la salle des fêtes. L’hôtel du complexe fût réaménagé en maison de retraite.

Plusieurs raisons peuvent expliquer le déclin des Bains de la Mouillère.

Le casino qui était alors pensé pour accompagné la cure thermale des baigneurs à toujours eu, et ce dès son inauguration, un succès bien plus important que les bains, et se fût, pendant toute la vie de la Compagnie, sa principale source de revenue.
En réduisant le budget de construction, des problèmes d’adduction d’eau ont été présents dès le début de l’activité thermale, amenant la risée et des moqueries des bisontins, et notamment des commerçants locaux reprochant une publicité beaucoup trop aggressive de la part de la Compagnie.
Avec l’arrivé de l’eau courante dans tous les ménages, les gens de l’époque finirent par se lasser d’un lieu réservé uniquement pour le soin thermal.
Enfin, la mort de plusieurs dirigeants, de grandes figures publiques défenseurs des Bains, tel que l’ancien maire de la ville Delavelle finit par enterrer définitivement les bains de la Mouillère.

Avec un tel lieu historique, aujourd’hui disparût du paysage bisontin, il serait inconcevable de ne pas exploiter ce potentiel pour une histoire de Jeux de Rôle. D’autant plus pour un jeu ayant une thématique horrifique et fantastique. En effet, tout ce qui touche au corps, aux soins, à la médecine, aux maladies, bien exploité ne peut qu’être source de peur et d’angoisse.